Micro-certification.

Quelle reconnaissance pour les micro-certifications ? (colloque FCU)

Au cours du 49e colloque de la formation continue à l'Université (FCU), qui s'est tenu du 19 au 21 juin à Tours, une table ronde a mis l'accent sur l'évolution du cadre des certifications.

Par - Le 24 juin 2024.

Depuis l'apparition en France de ce nouvel outil de formation et surtout, l'adoption en juin 2022 par le Conseil de l'Union européenne d'une recommandation sur « une approche européenne des micro-certifications pour l'apprentissage tout au long de la vie et l'employabilité », se pose la problématique du cadre pour permettre à cette nouvelle pédagogie de se faire une place au sein de la formation continue des universités.

Pensée pour être « pratique »

Dans un contexte socio-économique marqué pour les salariés et les demandeurs d'emploi par la nécessité d'une employabilité en perpétuelle évolution, la micro-certification émerge désormais comme une réponse à ce besoin permanent de montée en compétences. Pionnier en la matière, le conservatoire national des arts et métiers (Cnam) en propose déjà. Son catalogue sera enrichi à partir d'octobre 2024, de 6 nouveaux modules de micro-certifications dans des domaines aussi variés que l'Art, le management ou encore la santé. A l'issue de la formation, le salarié ou demandeur d'emploi est évalué pour savoir si la compétence a été acquise. Lorsque c'est le cas, il reçoit un badge numérique. « L'intérêt de la micro-certification est qu'elle s'oriente sur les compétences. Elle est pensée pour être pratique, c'est-à-dire que la compétence doit pouvoir être mobilisée dès le lendemain », analyse Ariane Fréhel, directrice nationale des formations du Cnam. Concernant l'interrogation sur la durée qui doit être adaptée au sein de ces micro-certifications, la directrice expose que le Cnam a fait le choix de d'une pratique « comprise entre 6h et 60h de formation ». Cette fourchette est également celle retenue par le Digital FCU.

Mise en place d'un cadre commun

L'un des enjeux autour des micro-certifications est la mise en place d'un cadre commun, avec « un référentiel de qualité et des critères transparents », détaille Ariane Fréhel. Ce besoin de normalisation renvoie à une « évolution du cadre des certifications », ajoute Marc Oddon, vice-président de la formation continue et apprentissage à l'université de Grenoble-Alpes.

Reconnaissance des employeurs pour les financer

En l'absence d'un enregistrement des micro-certifications au sein des deux répertoires, gérés par France compétences : le Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) et le Répertoire spécifique (RS), les micro-certifications ne sont pas éligibles au compte personnel de formation (CPF). « Ce n'est pas un objectif, avance la directrice de la Cnam. Nous devons fournir la preuve de leur intérêt pour les actifs. Dans ce cas-là, les employeurs seront d'accord pour les financer. C'est vers eux et le marché de l'emploi qu'il faut obtenir la reconnaissance. Trop d'énergie est perdue à vouloir les inscrire dans les répertoires nationaux. »